Tome I
Dans la bibliothèque de Mondstadt, dans le QG de l’Ordre de Favonius.
Descendez l’escalier. Le livre se trouve sur une pile sur la table immédiatement à droite.
Dans les mythes et légendes anciens, chaque espèce vivante possède son royaume propre.
En ces temps-là, Mondstadt était une forêt, où les sangliers vivaient insouciants.
Le Royaume des Sangliers y était ainsi situé, et ceux-ci prospéraient sous la férule du Roi Sanglier.
Le roi avait donné naissance à une fille plaisante ; son groin était le plus joli de toute la forêt, ses défenses les plus blanches, son poil le plus lustré.
Bénie par la beauté comme par la bonté, elle offrait chaque jour à ses sujets les plus sucrés et les plus juteux des fruits du lieu.
Framboises acidulées, pommes croquantes ou délicieux champignons, tous ces délices étaient partagés-avec ses amis.
Pas un sanglier du royaume ne tarissait d’éloges pour la princesse et son père, qu’ils vénéraient et respectaient.
« Groin-groin ! Longue vie à notre roi ! Sous son règne, jamais ne connaîtrons-nous la faim ! »
«Groin-groin ! Vive Barbatos ! Sous sa bénédiction, le roi a donné naissance à une princesse au cœur d’or ! »
(Quelques mots ont été gribouillés sur le côté de la page : « Baba, si je mange pa de bonbon tout lé soir et que je pri tout lé jour, est ce que je seré un cochon sovage un jour ? Je veut etre un cochon sovage, ils sont si délissieu. »)
Tome II
Dans la bibliothèque de Mondstadt, dans le QG de l’Ordre de Favonius.
En entrant, allez à gauche jusqu’à la tête de cerf au mur pour trouver cette étagère.
Au nord du territoire des sangliers se trouvait une toundra gelée.
L’espiègle Barbatos n’y avait pas encore mis les pieds, aussi ces terres étaient-elles toujours recouvertes de neige et de gel.
Toute créature ayant le malheur de s’y aventurer s’y gelait pattes ou sabots.
« Brrrrr… Il fait si froid ! Mes griffes vont geler sin. place ! »
Même le Roi Sanglier, l’animal le plus robuste des environs, ne pouvait supporter le froid de la toundra :
« Groin-groin ! Quel froid… Je ne sens plus mon groin ! »
Ces terres étaient désertes, hormis pour un habitant unique, un loup solitaire qui y avait élu demeure.
(Quelques mots ont été gribouillés sur le bas de la page: « Baba, pourquoi le louvetau n’a pa les papattes froide ? »)
Tome III
Dans la bibliothèque de Mondstadt, dans le QG de l’Ordre de Favonius.
Descendez l’escalier, puis allez en direction de la double porte au fond de la pièce. Tournez à droite après la deuxième table et allez au fond pour atteindre cette étagère.
Le louveteau était autrefois un enfant libre et insouciant, aux yeux bleus et au joli pelage de couleur grise.
Lorsqu’il se mettait en colère, son expression ressemblait à s’y méprendre au relief en tête de loup ornant la cathédrale de Mondstadt.
Un jour, alors qu’il chassait dans la forêt, le louveteau fit la rencontre de Woobaka, le sorcier écureuil.
Sur ces terres anciennes, personne n’était aussi maléfique que Woobaka – pas même les démons ni les dragons. Le sorcier écureuil avait les belles choses en horreur, et était déterminé à débarrasser ce monde de sa beauté, et transformer la lumière en ténèbres.
L’heureuse expression du louveteau l’irrita en son for intérieur :
« Cri-cri ! Quel toupet ! Je transpercerai son cœur avec la plus froide des glaces ! Jamais plus il ne connaitra l’espoir ! »
Et ainsi, Woobaka, agitant ses pattes, entreprit de lancer une malédiction au pauvre louveteau.
Cependant, le louveteau avait été plus rapide, et d’une bouchée l’avala.
Furieux, le sorcier se mit à hurler les pires injures qu’il avait pu prononcer de sa vie d’écureuil. Sentant les cris remonter dans sa gorge, le louveteau réalisa son erreur.
« Oh, pardon, sieur écureuil ! Je vous ai pris pour un écureuil comestible ! »
Le louveteau voulait s’excuser, mais dans son agitation finit d’avaler l’écureuil ; celui-ci glissa d’un coup dans son ventre dans un bruit de sourd.
(Une note manuscrite d’écriture soignée collée à cette page : « Voilà pourquoi il faut faire attention à ce que tu manges quand tu joues dehors, Lili. »)
Tome IV
Dans la bibliothèque de Mondstadt, dans le QG de l’Ordre de Favonius.
Descendez l’escalier, puis allez en direction de la double porte au fond de la pièce. Tournez à gauche après la deuxième table pour atteindre l’étagère basse contenant ce livre.
Et ainsi, sans que nul ne sut ce qu’il se passa dans l’estomac du louveteau, la malédiction du sorcier se réalisa !
Et comme l’écureuil l’avait voulu, le cœur du louveteau fut percé par un pieu de glace. À compter de ce jour, le louveteau devint froid et méchant envers les autres animaux : il répondit à leur bienveillance avec des paroles acerbes et des actes cruels, qui lui valurent d’être rapidement détesté par tous.
Dans la forêt, tous les loups disaient de lui :
« Awouuuu… Ce n’est qu’un égoïste ! Quel gamin détestable ! »
« Awouuuu… ! Il a un cœur de pierre ! Laissons-le dans son coin ! »
Et c’est ainsi que le louveteau perdit l’un après l’autre tous ses amis. N’étant désormais plus le bienvenu dans la forêt, il décida de se diriger vers le nord.
Le blizzard qui faisait rage dans la toundra éloignait tout animal qui aurait voulu y pénétrer ; mais de par sa malédiction, le louveteau ne craignait plus les rigueurs de l’hiver.
Aussi décida-t-il de faire de ce territoire sa demeure, et en devint le seul et unique habitant.
(Quelques mots ont été écrits par une petite fille sur le coin de la page: « Baba, il es partie ou Woobaka ? »)
Tome V
Dans la bibliothèque de Mondstadt, dans le QG de l’Ordre de Favonius.
Dans l’étagère dans le prolongement du bureau.
Un beau jour, la princesse sanglier entendit parler du louveteau.
Attristée par son histoire, elle réunit ses sujets et leur demanda de trouver une solution pour dégeler son cœur et lui rendre son insouciance.
Seuls le sage renard et la vieille tortue connaissaient la réponse à sa question :
« Hihihi… Seuls la sincérité et le feu peuvent faire fondre cette glace maudite, fit le renard.
– L’amitié demande des sacrifices. Sans cela, elle n’est pas possible… Pardon, je n’ai pas de cri », ajouta la tortue.
L’intelligente princesse comprit la vérité cachée derrière les propos qui venaient de se tenir, aussi sécha-t-elle ses larmes, et s’inclina devant les deux sages :
« Groin-groin ! Merci ! Vous joindrez-vous à moi pour le retrouver, et être les premiers témoins de notre amitié ? »
À ces mots, le renard et la tortue furent emplis de joie, et s’empressèrent de donner leur accord. Et ainsi, les trois animaux partirent vers le nord.
(Une note rédigée par le père de la petite fille a été collée à la page : « Les tortues n’ont pas de cri ; le grand-père tortue, qui est très poli, a pris la peine de l’expliquer. »)
Tome VI
Ce tome se trouve dans un sac à dos sur le bord de la route située au nord-ouest de la Statue des Sept des Monts Dosdragon.
Attention : Il est nécessaire de terminer la quête « Enquête alpestre » pour pouvoir ouvrir ce sac.
Ainsi, la princesse et les deux sages partirent pour les montagnes gelées du nord. Partout, tout n’était que glace et neige. Le plus courageux des guerriers, le plus fort des animaux ou la plus débrouillarde des belettes n’aurait pu trouver un bourgeon tendre ou un fruit juteux dans cette région inhospitalière.
La princesse grelottait de froid dans la neige. Mais elle ne se décourageait pas, et continuait d’avancer.
Le sage renard et la fidèle tortue, quant à eux, ne pouvaient supporter la neige et le vent glacial, et essayaient sans répit de convaincre la princesse :
« Hihihi… Cet endroit est trop froid et trop dangereux ! Si sa majesté apprend que nous sommes ici, elle sera très inquiète ! Nous ferions mieux de rentrer ! Hihihi… »
« Oui, oui, princesse ! Il neige de plus en plus fort… Et ce vent est glacial…
Arrêtons-nous, nous continuerons quand le ciel sera dégagé ! Pardon, je ne peux pas crier. »
Cependant, la princesse, tenace, ignora les conseils de ses sages compagnons, et continua à avancer de plus en plus profond en direction du grand nord.
Après tout, quelle cause est plus noble dans ce monde que de secourir un ami perdu et de sauver une amitié passée ?
Et ainsi, ils Continuèrent à avancer jusqu’à ce que leurs pattes se figent et deviennent violettes, jusqu’à ce que leur souffle devienne gelé.
Au sommet d’un pic enneigé, aux abords d’un glacier à travers lequel coulait une rivière glaciale, la princesse rencontra un esprit flottant dans le vent.
Dans ces monts enneigés vivaient d’anciens esprits, dépourvus de forme physique, mais à la magie puissante.
« Groin-groin ! Êtes-vous le maitre des lieux ? Pourriez-vous nous aider à traverser ce blizzard ? »,
demanda poliment la princesse, dont les pattes s’engourdissaient dans la neige.
Le sage renard et la tortue sincère regardaient également avec impatience l’esprit des vents glacés, leurs pattes ankylosées par la neige.
« Hmm… Hmm… »,
répondit doucement l’esprit.
« Oui, mais… Hmm… Hmm…
En retour, j’absorberai votre énergie. Plus vous avancerez à travers le blizzard, plus vous aurez faim, plus vous aurez froid, et plus vous serez fatigués, mais cela ne vous sera pas fatal… Probablement… Hmm… Hmm… »
« Groin-groin ! Après tout, c’est un esprit des vents glacés », pensa la princesse.
« Et les deux animaux les plus sages et les plus attentionnés du royaume sont avec moi. Ils trouveront sûrement quelque chose ! »
La princesse accepta sans hésitation la requête de l’esprit, avant même que le sage renard ou la tortue fidèle ne puissent lui donner conseil.
« Groin-groin ! Marché conclu ! Alors, emmenez-nous jusqu’au louveteau ! »
Et ainsi, l’esprit se transforma en un courant de glace, grâce auquel la princesse déterminée put traverser les hautes montagnes enneigées…
Tome VII
- Dans la bibliothèque de Mondstadt, dans le QG de l’Ordre de Favonius.
- Dirigez-vous vers la gauche de la bibliothèque, en direction de l’escalier.Le livre se trouve sur une pile entre deux étagères, près de la rambarde.
- Parlez à Marla sur un banc à l’ouest du point de téléportation de Deauclaire.
Après avoir bravé le froid et la tempête, la princesse rencontra enfin le louveteau.
Il était recouvert de glace. Le bleu de ses yeux avait perdu son éclat, et il avait tout oublié, même comment hurler.
« Ahhheuuu… Tu tombes à pic, jeune fille, je me demandais ce que j’allais manger pour déjeuner aujourd’hui ! »
En entendant ces mots, la princesse ne put se retenir de pleurer. Mais ses chaudes larmes parurent fondre un peu de la glace qui emprisonnait le cœur du louveteau.
« Ahhhouu… Pourquoi pleures-tu ? »
« Snif… Tu… Tu n’as même pas de quoi manger ici, tu finiras par mourir de faim, loup. Je n’ai jamais vu telle misère date mon royaume !
Laisse-moi me sacrifier pour que tu sois rassasié ! »
Entendant ces paroles, le louveteau céda à la surprise.
« Ahhhou… Es-tu folle ? Personne ne m’a jamais tenu ce genre de propos ! »
Mais, au vu de la détermination dans les yeux de la princesse, il sentit la glace en son cœur fondre encore un peu.
« Non ? Alors…
Laisse-moi sacrifier mes deux sujets les plus sages, mes amis les plus proches, pour que la faim ne t’assaille plus, et que nous redevenions amis ! »
Réalisant que l’on partait de lui, le renard voulut fuir à pattes raccourcies ; mais le louveteau et la princesse eurent tôt fait de le rattraper. Quant à la sage tortue, elle s’empressa de rentrer dans sa carapace, terrifiée comme de juste.
Le louveteau et la princesse sanglier purent alors profiter d’un copieux repas à base de renard dans la neige ; suite à quoi, ils confectionnèrent une délicieuse soupe à la tortue à
l’aide de champignons ramassés dans une grotte proche.
Et ainsi, pour la première fois depuis sa malédiction, le louveteau connut l’amitié et le partage. La glace qui emprisonnait son cœur se mit à fondre, et fut changée en larmes de bonheur.
La princesse le prit par la patte et ensemble ils retournèrent, heureux, dans la forêt accueillante.
(Un message est écrit d’une main élégante sur la dernière page : « Mon chéri, je pense qu’on ferait mieux de faire don de ce livre à la bibliothèque. »)
Mise en page : Deathmortus
Primo-gemme
Leçons du héros
