Ne vous faites pas d’illusions. Je sais exactement ce que vous êtes en train de faire. Oui, même vous, là-bas. La plupart d’entre vous n’ont pas la patience de parcourir près de 5.500 caractères de texte explicatif alors que juste l’envie de zapper l’article vous titille le bout des doigts. Pas de blagues stupides, c’est sérieux. Il s’agit de Cyberpunk 2077, après tout !
Présentation du jeu
Genre : Action-RPG
Développeur : CD Projekt Red
Éditeur : CD Projekt
Plateformes : Windows, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
Testé sur : PC
DRM : Steam, Epic Games, GoG, Microsoft Store
Date de sortie : 10 décembre 2020
Aucun autre jeu n’a créé autant de buzz et de pression ces derniers mois que Cyberpunk 2077. Rappelons que CD Projekt a travaillé sur le monde le plus mégalomane à ce jour, et ce depuis 2013. Alors que la sortie du jeu a créé une hype absolue et que les versions de test du jeu étaient inébranlables, la release officielle du jeu a fait crouler le monde de CD Projekt.
Alors oui, le jeu n’est pas parfait. Je n’ai pas pu jouer à Cyberpunk 2077 lors de sa phase de test, la phase dont tout le monde se délectait. J’ai acheté le jeu plus tard, beaucoup plus tard après sa sortie et l’ayant (pas encore) terminé à 100%, je peux vous dire une chose : je n’ai pas de regrets. Oui, oui, c’est vrai. Cyberpunk 2077 est l’un des meilleurs jeux auquel je n’ai jamais joué. Night City m’a offert de nombreux moments que je n’oublierai jamais, au cours de ces heures passées à jouer dans la peau de V. J’ai ri, j’ai frappé, j’ai maudit, j’ai même eu des coups de cœur pour des personnages, j’ai poursuivi les autres sans pitié et je me suis perdue dans ce monde ouvert fascinant de saleté, trash, tout de chrome et de rêves éclairés au néon.
Quelques-uns d’entre vous se demandent sûrement : parlons- nous du même jeu ? De Cyberpunk 2077, ce jeu complètement nul et rempli de bugs ? Effectivement, durant ma quête à travers les rues de cette mégalopole, j’ai rencontré énormément de bugs. Des voitures s’emboîtant graphiquement les unes dans les autres, des arbres qui apparaissent partout où j’allais (même dans un appartement), des PNJs dont les mimiques étaient inexistantes, des assauts avec des armes invisibles, des ascenseurs qui ne voulaient pas démarrer, des loots bloqués dans le décor, et j’en passe… Et pourtant, malgré bon nombre de points négatifs tout au long de mon aventure, je suis éperdument tombée amoureuse de ma V et de la vie que je lui ai construite à Night City.
Mais quel jeu est parfait ? Oui, j’aurais préféré voir des scènes se dérouler autrement, des choix multiples plus variés ou encore du crafting moins ennuyeux. Mais, je ne regrette pas d’avoir passé (pour l’instant) 70 heures sur ce jeu.
Et puis, franchement…. Judy ! J’ai retourné ciel et terre pour avoir une romance avec Judy Alvarez !
Cyberpunk 2077 est l’exact opposé de Watch Dogs, Assassin’s Creed and Co. Là où Ubisoft se concentre sur le monde ouvert et lui subordonne l’histoire, Cyberpunk 2077 fait exactement le contraire. Ce jeu vit de bout en bout de son histoire. La chasse aux coffres ou aux activités variées du monde ouvert existent aussi dans Cyberpunk 2077, mais croyez-moi : une fois que l’histoire vous a saisi, vous voulez tellement savoir ce qui se passe ensuite que vous oubliez parfois l’impressionnante ville du monde ouvert qui l’entoure. La trame de Cyberpunk est captivante et vous place devant des dilemmes moraux et cruciaux. Tout se déroule dans un monde assez sombre et violent tournant autour, de la drogue, des meurtres et de l’argent. Une histoire qui, lorsque vous pensez qu’elle est finalement terminée, en réalité, ne l’est pas. Vous vous y accrochez et votre unique but devient : comment V survivra ? Et peut-être, comme moi, vous vous accroupirez devant votre propre séquence finale, repoussant courageusement les larmes en regardant en arrière, sur un voyage dont vous allez probablement ennuyer d’autres personnes pendant des années, parce que Cyberpunk 2077 est tellement bien.
Au début du jeu, l’éditeur de personnages me laisse non seulement décider du sexe, de l’apparence, de la coiffure et des caractéristiques du sexe de votre personnage (non, je n’ai pas peur de dire que vous pouvez choisir de personnaliser le pénis ou le vagin de votre personnage !), mais également de choisir l’une des trois biographies possibles pour votre V. Cela change complètement la première demi-heure du gameplay, pour vous introduire dans ce monde. Vous avez le choix entre : Nomade, Gosse des rues ou Corpo.
Pour ma part, j’ai commencé avec une V, Gosse des rues et à peine lancée dans mon premier casse pour voler la voiture d’un riche, je rencontre mon meilleur pote, Jackie Welles, en me faisant embarquer par les flics et finir sur une décharge.
Splendide !
Même si elle ne commence pas de façon si spectaculaire – et Cyberpunk 2077 traite cela différemment de la plupart des jeux modernes. Au lieu de sortir en fanfare les cinq premières heures et de recycler le contenu montré pendant des heures, CD Projekt lève un peu le rideau dès le début : les premières heures vous font traverser un tunnel linéaire avec peu de décisions, en racontant ce qui est censé être l’histoire de départ la plus classique de la planète. En tant que mercenaire V, je voyage dans la jungle urbaine californienne qu’est Night City pour gagner faste, gloire et beaucoup d’argent.
Sans spoiler, en quoi consiste votre aventure dans Cyberpunk 2077 ? L’histoire elle-même se résume à ceci : l’échec inévitable, l’éclatement des rêves, la gestion de la défaite et le flou complet de tout noir et blanc. Ce que CD Projekt a mis en place avec la quête Bloody Baron et les extensions de The Witcher 3, atteint la perfection dans Cyberpunk 2077.
Dans Night City, par exemple, les souvenirs peuvent être numérisés en films VR. Pendant que je réfléchis encore aux avantages d’une telle chose (parcourir des albums photos de vacances), le jeu me montre précisément que cela crée une industrie du porno à priser, que je dois vivre activement. Dans Night City, les souvenirs peuvent être effacés, c’est ce que les bordels utilisent pour protéger leurs prostituées des traumatismes, par exemple. Et peut-on vraiment copier une personne si on numérise tout son cerveau ? Ou bien finissons-nous par être plus que des fonctions cérébrales et de la biochimie ?
Cyberpunk 2077 siffle des histoires pratiques, vous confrontant à l’inconfort, à l’ambivalence, à des rêveries intrigantes. Il en va de même pour le fantastique casting. L’ancienne star du rock Johnny Silverhand (incarné par Keanu « You are breathtaking » Reeves) est – et je cite ici son collègue Graf – un connard devant le Seigneur. Dans les flashbacks, j’apprends à le connaître d’une manière tellement dégoûtante que j’en suis sûr par la suite : je ne pourrai jamais aimer ce monstre.
On aime
- Les romances, les quêtes annexes et cachées ;
- La possibilité de rejouer toutes les fins pour découvrir tous les choix de dialogues ;
- La personnalisation de V ainsi que les choix que vous offre le jeu pour une meilleur immersion dans le peau de votre personnage ;
- Le caractère bien trempé, trash et unique des personnages qui vous accompagnent tout le long de votre aventure.
On n'aime pas
- La progression après le point de non retour est effacée et ceci est dommage car les loots intéressants à la fin du jeu, ne sont pas sauvegardés ;
- La quête des Taxis perdus de Delamain ;
- Le système d’amélioration de l’équipement ;
- Le crafting nécessitant trop de matériaux pas aisément farmable.
Rédaction : Myalesca
Correction : Arline, Thoanny